Carnet de route

Mayère
Le 28/10/2017 par Michel
Sur le parking de Rosay j'ai été accueilli par la chorale du Caf Combloux qui chantait sur l'air de la Mama d'Aznavour « ils sont venus, ils sont là, dès qu'ils ont entendu ce cri : Michel organise une sortieieieieiei …... »
Effectivement, nous étions un groupe appréciable de joyeux lurons . Il y avait Bernard, Antoine et moi et moi et moi.
En tant organisateur de ma première sortie j'avais décidé de marquer les esprits. Il fallait que je frappe fort, sans retenue, pour que cela fasse date : « La face sud du chalet de Mayère, sans corde et sans crampons ». Oui, bien sûr j'entends déjà quelques moqueries venant de jaloux qui ne possèdent ni mon expérience, ni mes capacités physiques, aussi je suis obligé de rappeler quelques vérités même si cela peut faire mal : +800m de dénivelé, sur une distance 10,5km. Certains affirmeront, avec raison, qu'il faut remonter au 18 septembre 1956 pour retrouver une sortie si courte, d'autres encore plus moqueurs dirons en plagiant Ségala « Si à 50ans tu n'as pas fait une rando de plus de1400m de dénivelé tu as raté ta vie » A tous ces fiers à bras je dirai simplement ceci : Ségala est né à Taninges (les initiés comprendront) quant aux autres il leur suffira de savoir que Segala n'a pas inventé l'eau chaude et encore moins le fil à couper le beurre.
Mais alors notre petite rando ? Elle fut belle, joyeuse, instructive, nonchalante, simplement rythmée par le tendre bruit de nos pas légers sur le chemin et par le clic clac de nos appareils photos. Nous sommes partis de Lintre, nous avons admiré les splendides couleurs des quatre têtes, la douce mélodie des cascades, la Pierre fendue nous a conté sa légende : elle aurait abrité un filon d’or. A chaque virage Antoine nous a fait un cours sur l'air, pas celui de sa guitare, non, celui que nous respirons. Ah mes bons amis nous sommes mal partis ! Cependant, il paraîtrait qu'au-dessus de 1000m, c'est moins pire, alors reprenons en chœur l'hymne des habitants de la vallée de l'Arve« il faut que tu Respires, et ça c'est rien de le dire ».
C'est sur ce rythme tranquille, les poumons grands ouverts, que nous sommes arrivés au Chalet de Mayère. De nombreuses tables étaient vides et innocemment nous avons pensé qu'il serait possible de s’asseoir pour manger notre modeste repas en prenant, après, en compensation, un café. Dans l'espoir de faciliter la négociation nous avons dépêché notre plus jeune représentant, Antoine, pour discuter avec la serveuse. Malheureusement, elle était du type haute-savoyarde pure souche, chamois à l'extérieur, Herens à l'intérieur et nous prenant, sûrement pour de simples touristes, sa réponse fut rapide et concise : NON !!!!!!!!!!!!!! (circuler y a rien à voir). C'est donc légèrement à l'écart que nous avons pris une petite collation en admirant le fantastique paysage qui s'offrait gracieusement à nos yeux émerveillés. C'est alors qu'il me vint à l'esprit (sans jeux de mots !) une pensée métaphysique : « Pourquoi l'être humain trouve certains paysages beaux ». Nous restâmes longtemps silencieux, sans voix et malheureusement, sans réponse. C'est pourquoi j'ai décidé de créer sur twitter le hastag : « #jaitoutcomprisdelaviebandedenaz » qui permettra, à tous ceux qui connaissent la réponse, de s'exprimer. Enfin, après tant d'émotions, nous sommes redescendus l’âme légère, le cœur joyeux, les yeux remplis de bonheur vers la civilisation (à vérifier).
Michel
Ps : c'est un peu long, mais bon, c'est une fois tous les 10 ans.