Carnet de route

Le BUET

Le 05/08/2018 par PHILIPPE Patrick

La face méconnue du Buet. 
Samedi 4 aôut. Salvagny, la Feulatière . 
Après un pique nique rapidement avalé, trop peut être pour Benoit, une première salve de marcheur s'élance en direction du refuge de Grenairon par le sentier qui longe le cours d'eau du Nant Sec. Le groupe composé de Laetitia, Catherine, André, Julien, Guillaume (venu de Marseille ou il réside maintenant) Olivier, Patrick et, 100 m plus bas Benoit, chemine sous une chaleur étouffante. Le chemin n'en demeure pas moins très agréable. Y alternent tour à tour des passages en sous bois et parties à découvert. Nous nous élevons rapidement. Les paroles se font plus rares et le silence s'installe parfois troublé par les régurgitations d'un Benoit dont la pâleur du visage commence à s'harmoniser avec les nuances blanches et grisâtres du calcaire qui nous entoure. Les immenses dalles de calcaire, que nous traverserons à deux reprises, sont saisissantes. On se dit qu'il ne faudrait y passer par temps pluie. Le malade nous préoccupe un peu. Faut-il qu'il continue? L'achever comme le suggère Laetitia? Après avoir listé les remèdes possibles pour lutter contre les troubles digestifs, une boisson anisée en possession de Guillaume, rapportée directement de Marseille et distillée par ses soins, il apprend vite de ses voyages le garçon, est préconisée par les sages du groupe (càd André et moi). Cette solution reçoit l'assentiment de l'agonisant dont les traits du visage s'apaisent à la simple vue du breuvage. Une bouteille*de Pastis plus loin, aidé par une petite bruine rafraîchissante, le bougre parait ragaillardi. Les guirlandes de prière Bouddhistes signalent l'arrivée de cette première étape. 2h30 plus tard et après un peu plus de 1000 mètres d'ascension le refuge de Grenairon (1974m) se propose à nous. Douches, siestes, bières rythment cette fin de journée dans l'attente de l'arrivée de Jean Claude, Pierre, et Nicolas tous les trois partis quelques heures plus tard. 
Nicolas, médecin de son état, ayant examiné l'œil de Benoit, malade de son état, confirme la rémission des symptômes. Cette bonne nouvelle associée à une météo qui confirme un large soleil pour le lendemain augurent d'une belle journée. Le repas se passe sagement. Seul le "Where are you come from?" lancé à nos voisins de table par Jean Claude interrompt cette quiétude. Mais la réponse surprend notre ami car ces derniers lui répondent dans une langue de Molière parfaitement maîtrisée et pour cause.... Ils sont français. Solidarité aveugle oblige auprès de notre secrétaire, j'admets que l'accent du sud, dans une bouche remplie de croziflette, ressemble à s'y méprendre à du néerlandais. Piqué au vif Jean Claude ne leur en dira pas un mot sur l'existence du Mont Croisse Baulet. Bien fait pour eux ! La traditionnelle gnôle descendue, le soleil nous tire à l'extérieur et s'offre en spectacle pour son couché. 
Dimanche 5 aôut 7h30. Nous voici déjà en route pour le Buet. Le refuge disparaît. La verdure cède sa place à un univers devenu minéral. Jalonné d'éboulis, de dédales de pierres, de failles, de cheminées, le sentier aux points rouges nous fait évoluer dans des méandres rocheux ou alternent vues sur le fond de vallée de Sixt-Fer-à-Cheval et, sur le versant opposé, le Cirque Des Fonts. Quelques passages très légèrement techniques nous préparent à la seconde partie de la sortie. La Cathédrale (2531m), massif rocheux qu'il nous faut contourner par la droite, laisse apparaître le chemin qui nous conduit au Plan du lac du Buet on persistent de nombreux névés. Au loin, l'arête nord du Buet. C'est au pied de celle-ci, que le rassemblement de nos 11 CAFistes s'opère pour une pause. 
La pente se redresse sur un semblant de pierrier qui nous conduit sur les "crêtes de la montagne des Eves" (2810 environ). Chacun y monte à son train. A notre arrivée 2 bouquetins sous la Pointe du Genévrier (2870m) nous accueillent. Nous y découvrons en premier plan des lieux connus pour le ski de rando; Cheval blanc; pointe de la terrasse et son col; val de tré les Eaux et son glacier; etc. 
Plein sud, l'arête du Buet se dresse devant nous. De loin on se dit que "là faut pas s'la mettre". Mais son ascension y est facilitée par des câbles en nombre. Le reste de l'épaule du Buet se fait assez facilement et tout le monde semble surpris d'arriver aussi rapidement à son sommet. Le Mont Blanc des Dames (3097m) attire toujours autant les randonneurs à en juger le nombre de personnes présentes. Pour la plupart des membres de notre groupe, cet itinéraire est une première y compris pour Nicolas et Dédé. Et pourtant, ils l'ont arpenté le Buet les gaillards! 
Le ciel commence à se charger et quelques nuages masquent l'abri Pictet (3030m). Barres énergisantes, eaux, sont englouties et les photos prises dans un temps record. Il est juste un peu plus de 11h00 lorsque nous reprenons l'arête de Mortine en laissant sur notre gauche le chemin qui redescend sur Salenton. Les points bleus en repère nous avançons à un bon rythme jusqu'au passage délicat du Grenier de Villy. "La aussi faut pas s'la mettre" d'autant que les équipements y sont moins présents. L'organisation du groupe expérimenté sur l'arête du Buet et reconduit. Catherine et Laetitia, bien encadrées par Benoit, Dédé et Olivier évoluent en confiance. Jean Claude, Nicolas et Pierre, se déplacent avec aisance. Quant à Guillaume et Julien c'est avec une efficace prudence qu'ils se meuvent en ces lieux. 
Ce passage bien que passé sans encombre laisse quelques traces dans les organismes d'autant que la barre des 5 heures de marche vient d'être franchie. La sente qui doit nous conduire au col des Chaux, point de repère et de départ de la troisième partie technique de notre sortie, disparaît aux pieds de raides pentes constituées d'éboulis rocheux (2670m environ). Contourner cet "obstacle" semble être la solution la plus sage d'autant qu'en contre-bas un filet de terre dessine le chemin qui vient des Fonts et se dirige vers le col des Chaux. Le projet de traversées des Frêtes de Villy puis d'Anterne permettant de rejoindre le col du même nom, avant de redescendre sur Passy, semble d'un coup trop ambitieux. Plus de 4 heures sont jugées nécessaires pour mener le projet à son terme. À ceci j'ajoute un ciel qui se fait de plus en plus menaçant. 
A l'appui de ces éléments et avec sagesse nous nous résignons à rejoindre les Fonts et son refuge par un sentier bien visible. Seule consolation, la descente par la combe des Beaux Prés est elle aussi méconnue de bien des participants. Elle y est abrupte et sauvage et porte bien son nom au regard des paysages proposés. Nous dénivelons rapidement. Les Fonts (1368m). C'est une pause bien méritée qui s'offre à nous. Au programme bières, jus de fruits, tartes aux myrtilles. 
Le reste de la descente s'effectue sur un sentier jeepable. Le soleil nous abandonne un court instant et le ciel nous lance quelques gouttes d'eau pour nous rafraîchir. The end. 

*précision sur le contenant : une mignonnette


Merci à Laet, Dédé et Olivier pour les photos. Difficile de faire une sélection.
Les photos n'ont pas été nommées. Elles sont classées dans l'ordre du récit. 
 
Message à ceux qui ont participé à cette sortie. Je vous remercie pour votre indulgence votre gentillesse et votre constante bonne humeur. Bien amicalement. Patrick.

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