Carnet de route

Cabane de l'A Neuve 2735 m

Départ de La Fouly 1600 m (Val Ferret Suisse)

Ce dernier Dimanche d'Aout nous nous retrouvons à deux pour cette randonnée qui va s'avérer bien agréable, Annick qui l'a organisée et moi.

Dès le départ de La Fouly on sent que ça va être fou... Tout d'abord il fait très froid dans ce vallon pourtant très méridional ( même latitude extrême sud pour la Suisse que le Tessin) th.6°, forte humidité après la chute de neige à 2000 brrrrr...après les canicules que l'on a connues au mois d'août...

On met les gants et les capuches au départ.

Première surprise, un sentier botanique avec des panneaux explicatifs très documentés (usages et phytothérapie des plantes rencontrées...)

On découvre de magnifiques Chèvrefeuilles notamment, ainsi nommés car les chevreuils s'en délectent, attention ses jolies baies rouges comme des groseilles sont très toxiques.

Plus haut nous rencontrons un sentier découverte de la faune avec une borne didactique équipée avec un haut parleur dissimulé. En appuyant sur un bouton on entend le grognement d'un sanglier... Terrifiant. On peut écouter une dizaine d'animaux. Incroyable, on se croirait à Disneyland... Mais bientôt la réalité plus âpre de la montagne nous reprend, elle se redresse pour nous le rappeler.

On attaque la moraine, puis les rochers affleurant, un passage équipé d'une chaîne près d'une belle cascade, on entend et voit des chutes de séracs du Glacier descendant du Dolent au fond de ce plateau de La Neuvaz, impressionnant même si on ne se sent pas en danger ce ce côté.

Les avalanches sont fréquentes et destructrices ici, des chalets sont régulièrement balayés. Plus récemment la route d'accès au village a été coupée une journée, une coulée de lave torrentielle a emporté le pont.

Un magnifique sentier bien entretenu et on trouve bientôt la neige qui fond déjà, les 5 cm vont disparaitre très vite. On peut distinguer soudain à travers le voile du brouillard les dentelles de granit tout autour de nous dans ce grand cirque dominé par le Dolent. Superbe endroit.

Beaucoup de glaciers, de chaos de séracs...cette face du Dolent ne doit pas être facile.

On s'élève maintenant assez vite, Annick a hâte de rejoindre le refuge, c'est vrai qu'étant le but de cette randonnée, difficile de ne pas songer à la table qui nous attend la-haut.

Nous traversons dans le brouillard un névé repeint en blanc cette nuit et soudain le refuge posé sur un éperon nous apparaît, Waooo... Irréel... Et bientôt le soleil nous réchauffe quand nous posons nos sacs.

Il est midi.

Un accueil fort sympathique de la gardienne de ce refuge à l'aspect massif et austère à l'extérieur, on entre en s'essuyant les pieds, c'est mignon comme tout dedans...c'est tout propre bien sûr... Mais en plus une douce chaleur, le poêle est allumé, une bonne odeur de soupe, de fromage, de tartes... Tout est fait maison... Des couvertures en laine posées sur les bancs autour des 4 tables... Le petit chat ronronne... On se sent tellement bien. La gardienne nous comprend d'avoir délaissé la Vallée de Chamonix, ses sentiers si courus et ses refuges bondés, ici elle ne voit pas pas la foule et ça lui convient très bien.

Notre hôte peut observer son fils au loin avec ses jumelles, il cueille des myrtilles sur le versant opposé. En comptant les randonneurs qui montent, elle peut ainsi prévoir ses couverts à l'avance... Ils ne résisteront pas aux croutes au fromage et tartes maison.

On s'attable bien sûr, la soupe brûlante au gruau d'avoine est un délice.

C'est super un refuge haut perché! Le bonheur. On prend le café en terrasse, il fait bon se prélasser au soleil ã 2735 mètres.

Le soleil ne nous quittera plus, il fera chaud à la descente.

Voilà une très belle randonnée.

Merci Annick.