Carnet de route

Crêt du Midi -Praz sur Arly

Le 10/04/2022 par PHILIPPE Patrick

Samedi 9 avril sale temps. Dimanche 10 avril beau temps. Week-end en Vanoise annulé ! Je choisis Praz sur Arly et ses pistes fermées pour proposer au CAF une sortie rando « entretien musculaire ». Rien de très existant a raconter. Pour autant, skier à Praz sur Arly c’est revenir les terres de certains patronymes portés par des membres de notre CAF... alors un peu d’histoire.

 

Longtemps appelé les Pratz de Megève, ce petit bourg marqua sa volonté d’indépendance dès la fin du XVIIIeme. Indépendance officiellement acquise en 1870. Mais il aura fallu attendre le début du XXème et plus précisément le 1907 pour que Pratz de Megève devienne Praz sur Arly. Cette indépendance farouchement obtenue, obligea ses habitants à une vie recluse. Se méfiant de tout et de tout le monde, une vie autarcique vit le jour.

Elle fut dans un premier temps paisible. La nourriture, bien que très peu variée, ne manquait pas. Mais ce mode de vie montra rapidement ses limites.  Les premiers effets d’une alimentation carencée ne tardèrent pas à se manifester.

Des goitres apparurent rapidement au niveau du cou parmi les villageois d’un âge mûr. Peur d’être frappés à leur tour, les Pralins, qui se gardaient de toute rencontre extérieure, commençaient et se méfier d’eux même.

À force de s’entremêler les pinceaux entre cousins et cousines, lorsque ce n’était pas  entre Frère et sœur, vint le temps de la consanguinité. Abrutissement et déformation faciale étaient le lot de ceux qui en étaient victimes. Les bouches se tordaient telles des grimaces dont plus personne ne parvenait à rire. Ces phonèmes apparaissaient plus particulièrement au moment de la puberté. La honte frappait ces pauvres malheureux. Ils ne sortaient que l’hiver, lorsque  les nuits étaient longues. Le reste de leur temps ils le passaient cloîtrés chez eux ou auprès de leurs animaux. De nos jours certains portent encore les stigmates de cette période heureusement révolue.

D’autres villageois, avaient  des manifestations cutanées qui les obligeaient à d’incessants mouvements de la main sur toutes les parties du corps. Le phonème était d’une telle ampleur que, lorsque qu’ils se rencontraient,  le « toi tu pelles où » avait remplacé le traditionnel « comment vas tu ». Certains témoignages rapportent que les démangeaisons étaient si violentes et si soudaines que certains hommes n’hésitaient pas à plonger la main dans leur caleçons pour se secouer les sacoches et ce en toute circonstance. Les femmes, bien que passablement épargnées, avaient elles aussi de petites irritations cutanées. Celles-ci se concentraient sur les parties les plus poilues de leur corps....Les jambes et le dos. Les moqueries allaient bon train parmi les villageois. Les individus qui en souffraient furent rapidement baptisés les « Pelleoù ». Nom qui se transforma au fil du temps jusqu’à devenir les Pelloux. 

Lassé de cette situation, l’un d’entre eux, un dénommé Moran, herboriste à ses heures perdues, s’était employé à confectionner une potion afin de lutter contre le malheur qui frappait la population. Après une courte période d’espoir, l’absorption quotidienne de ce médicament eu des effets surprenants sur certains habitants. Un berger, pour l’avoir vu, disait qu’un dragon avait élu domicile près du Nant-du-Cheval. La légende de tire-corde était née. Quant à Moran, il quitta Praz pour s’installer dans une commune voisine. Ce nom a très peu évolué et l’on retrouve beaucoup de Morand dans les environs de Praz.

Informé des témoignages qui lui parvenait, l’église décida d’envoyer un très jeune curé à Praz. Le Curé Rin. Il était bel homme, grand et svelte. Une apparence physique très éloignée des ouailles  dont il avait maintenant la garde. Tout juste arrivé, les villageois le supplièrent de mettre un terme à la malédiction qui frappait leur joli village depuis l’indépendance. Seule la confession et la purification des âmes pouvaient, à ses yeux, leur venir en aide. Après moult processions et offices religieux, Père Rin s’attacha à confesser un à un les hommes et les femmes du village. Il les invita aussi à s’ouvrir sur le monde qui les entoure. Totalement isolé et bien qu’ayant fait vœux de toute tentation, le jeune curé commençait à éprouver les plus grandes difficultés à contrôler ses poussées hormonales et à masquer sous sa soutane les effets que lui produisait la vue des femmes qui venaient à lui. De l’intimité et de la promiscuité de la confession naquis toute une descendance d’enfant dont la morphologie laissait peu de doute sur le géniteur. Ces enfants, qui semblaient ne souffrir d’aucun trouble, furent rapidement appelés les « Pèrrins ». C’est donc de ce curé salvateur nom de Perrin trouve son origine.

Merci à Laetitia MORAND, André PELLOUX, Oliver PERRIN, Laetitia et Quentin, Françoise et Christian, Mathieu, Benoit, Stéphane, Serge et « l’autre » Christian pour votre participation.

Merci aussi pour l’apéro improvisé c’était super!

 

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